Quand ceux qui vont, s'en vont aller,
Quand le dernier jour s'est levé
Dans la lumière blonde,
Quand ceux qui vont, s'en vont aller,
Pour toujours et à tout jamais
Sous la terre profonde,
Quand la lumière s'est voilée,
Quand ceux que nous avons aimés
Vont fermer leur paupières,
Si rien ne leur est épargné,
Oh, que du moins soit exaucée
Leur dernière prière :
Qu'ils dorment, s'endorment
Tranquilles, tranquilles.

Wenn die Gehenden aufbrechen
Wenn der letzte Tag aufgegangen ist
In hellem Licht
Wenn die Gehenden aufbrechen
Für immer, für ewig
Unter die tiefe Erde
Wenn das Licht sich verschleiert hat
Wenn die, die wir geliebt haben
Ihre Lider schliessen
Wenn ihnen nichts erspart geblieben ist
Oh, dass ihr letztes Gebet
Wenigsten erhört werde
Dass sie schlafen, einschlafen
Ruhig, ruhig

Qu'ils ne meurent pas au fusil,
En expirant déjà la vie
Qu'à peine, ils allaient vivre,
Qu'ils ne gémissent pas leurs cris,
Seuls, rejetés ou incompris,
Eloignés de leurs frères,
Qu'ils ne meurent pas en troupeau
Ou bien poignardés dans le dos
Ou qu'ils ne s'acheminent
En un long troupeau de la mort,
Sans ciel, sans arbre et sans décor,
Le feu à la poitrine.

Eux qui n'avaient rien demandé
Mais qui savaient s'émerveiller
D'être venus sur terre,
Qu'on leur laisse choisir, au moins,
Le pays, fut-il lointain,
De leur heure dernière.
Qu'ils aillent donc coucher leurs corps
Dessous les ciels pourpres et or
Au-delà des frontières
Ou qu'ils s'endorment, enlacés,
Comme d'éternels fiancés
Dans la blonde lumière
Mais, qu'ils dorment, s'endorment
Tranquilles, tranquilles.

Die, die nichts verlangt haben
Aber die staunen konnten
Auf die Erde gekommen zu sein
Dass man sie wenigstens wählen lassen konnte
Das Land, und sei es noch so weit weg
Ihrer letzten Stunde
Dass sie ihren Leib niederlegen können
Unter Himmeln, purpur und golden
Über den Grenzen hinaus
Dass sie verschlungen einschlafen
Wie ewig Verlobte
Im hellen Licht
Dass sie schlafen, einschlafen
Ruhig, ruhig